Fin juin 2016, après avoir voyagé un mois en Nouvelle-Zélande, nous attendions notre avion avec un goût de trop peu tant nous nous étions sentis bien ici.
‘Tu penses qu’on reviendra un jour ?’
Une année et demie plus tard, on atterrissait de nouveau à Auckland, sans date de retour, sans trop savoir quoi y faire, un peu pommés. Puis une décision a été prise : s’installer à Raglan, proches des vagues, des collines et des montagnes. Loin du bitume, de la foule et du stress. Sans le savoir, on allait goûter à la vie à laquelle on aspirait.
Pour trouver ce petit village qui respire le surf, il faut descendre le long d’une route sinueuse à travers des collines dignes d’un fond d’écran Windows. Après avoir passé les quelques shops et cafés du centre, Manu Bay (spot de surf renommé de Nouvelle-Zélande) se dévoile enfin, un magnifique point break. Raglan offre l’une des plus longues gauches du monde, comme le résumait si bien Bruce Brown dans The Endless Summer.
‘You go out surfing for the day at Raglan. You get two rides: one after breakfast, and one after lunch.’
Quelques jours auront suffi pour savoir que nous étions au bon endroit. Faire du woofing le temps de prendre ses marques, ouvrir le compte en banque, acheter un break avec 300 000 kilomètres au compteur, et trouver une chambre dans une petite maison partagée. Ça y est, on pouvait se laisser vivre. On venait tout juste de comprendre pourquoi on avait eu besoin de tout quitter à Paris.
Nos journées étaient rythmées par nos boulots en freelance (un peu), des randos, des déjeuners à base de toasts à l’avocat et (beaucoup, beaucoup) de surf. En plus de ses vagues parfaites, Raglan est entourée de plages sauvages, et d’une forêt tropicale mise en valeur par la montagne Karioi qui surplombe la Mer de Tasman ; des hectares de terrain de jeu en plein air, à quelques minutes seulement en voiture.
On peut facilement traverser l’île du Nord de la Nouvelle-Zélande d’Est en Ouest en 2 heures de route, ce qui donne des tas d’idées de trips pour les weekends. Des bouquins, une bonne playlist, une planche et le matelas à l’arrière, nous étions prêts à partir sur les routes désertes explorer le pays, le temps de quelques jours.
Une routine s’est rapidement installée et pour la première fois sans lassitude, ni ennui. Des lieux découverts et des événements ponctuels sont devenus des QG et des rendez-vous immanquables, puis de nouvelles habitudes ont fait leur apparition. Autrement dit, un quotidien fait d’instants simples, vrais et dénués de toute pression.
Imaginez-vous, un parking face à l’océan plein à craquer, des voitures coffres ouverts, des potes et des familles qui partagent des bières et des vagues, sous un ciel d’un rose éclatant. Imaginez-vous cette même scène se répétant tous les soirs, comme des vacances d’été qui n’en finiraient jamais.
Ce nouveau quotidien a entraîné un nouveau mode de vie. Loin de toute tentation (Raglan se situe à près d’une heure de route de la ville la plus proche), nous n’avons jamais aussi peu consommé de biens matériels. Une bonne session de surf, un café bien dosé et la découverte d’un nouveau sentier suffisaient à nous combler, pleinement. On y a rencontré des gens qui ont fait le choix de vivre autrement, plus lentement et simplement. Mieux.
De retour en France, nous tentons de faire en sorte que cette aventure ne soit pas qu’une parenthèse. Nous voilà maintenant installés à l’ombre des pins du Sud-Ouest, convaincus qu’une vie plus simple est possible ici, aussi.