Vendredi 10 février, il neige sur Paris. Direction l’Hôtel Le Pigalle pour une rencontre avec Charlotte OC. Un lieu familier, une rencontre surprenante. Pigalle est un quartier mythique, bouillonnant de créativité, véritable melting pot, attirant dealers, artistes, musiciens, filles de joie et aventuriers. On se pose autour d’un café pour échanger quelques idées. Elle se dévoile en toute transparence et me raconte son parcours, ses histoires de famille, me parle de ses sœurs, sa mère, ses déceptions, l’époque MySpace, son évolution et cette soirée mythique au Berghain. Une révélation artistique qui la propulse dans un univers à la limite du fantastique teinté de noir et blanc.
Charlotte Oc, de son vrai nom Charlotte O’Connor, dégage une sensibilité palpable, des déchirures qui lui collent à la peau, une timidité évidente, une sincérité incroyable. C’est cette sincérité qu’elle propose en live. Elle se laisse transporter par ses textes comme habitée par des maux qui l’ont blessée à vif. On peut lire dans son regard tant de choses !
Difficile de garder la tête haute quand les épreuves de la vie touchent ce qui vous entourent. “Etre une ‘Femme Forte’, c’est avant tout être une Femme qui sait prendre soin de ceux et celles qui lui sont chers”. Alicia Keys comme modèle ! Le phénomène no make-up, c’est clairement pas son truc. “Pourquoi ne pas être sexy ?” me dit-elle. Vêtue de noir de la tête au pied, elle me parle de mode, de créativité, de looks, de créateurs, …
Elle se confronte à de multiples univers tous aussi sombres les uns que les autres : l’étrange, le lugubre, le mouvement gothique, Tim Burton en tête de file. Elle s’inspire de cette noirceur dans ses textes. Ecrire sur des sujets qui la rendent triste est une évidence pour elle. Ce génie vocal transpose à merveille la poésie de ses paroles dans des envolées à la croisée des chemins entre pop et gospel. Elle pioche ses inspirations aussi bien dans Donnie Darko de Richard Kelly que dans les titres de Linda Perry ou de Janis Joplin.
A la question fatidique de ses titres préférés, elle me dévoile une affection toute particulière pour Lips de The XX, mais aussi pour The Killing Moon du groupe Echo and the Bunnymen. Cette artiste aux multiples facettes, que l’on pourrait facilement comparer à BANKS, tant au niveau de son univers que de l’esthétique qui s’en dégage, se détache de ces préoccupations. “Pourquoi se comparer quand on peut être soi-même ?” Charlotte OC, une artiste aussi complexe qu’envoûtante, aussi belle que timide, aussi intrigante que surprenante.
Son album Careless People est disponible depuis le 31 mars 2017 et comprend bien évidemment les singles Darkest Hour, Blackout et Medicine Man. Merci beaucoup au talentueux Quentin Simon pour les photos.