‘Habillé(e)s pour l’hiver 2017’ est le documentaire mode incontournable, un condensé des 82 défilés de la fashion week parisienne hiver 2017, résumé par le talentueux binôme que forment Mademoiselle Agnès & Loïc Prigent. Alors évidemment la rédac’ n’a pas manqué ça et vous en dit plus sur cette éprouvante semaine …
Qui a fait le show le plus fou ? C’est Chanel, on le sait, on l’a tous aperçu, la fusée de Karl a envahi les réseaux sociaux. Après la manifestation, l’aéroport, ou encore la brasserie Gabrielle Chanel, le pape de la mode a encore transformé le grand palais en y installant une fusée, et qui décolle (en prime). Il n’en fallait pas moins pour présenter cette collection inspirée de la constellation des planètes : casques de cosmonautes, bottes argentées, tout était parfait !
Chez Dior, Maria Grazia Chiuri a opté pour l’héritage en revisitant un modèle intemporel de la Maison française : l’imperméable Doris. Une collection hiver 2017 bleue, bleue et bleue : ce bleu noir “spécifique” à la Maison. C’est de l’art, un patrimoine regroupé dans un endroit tenu secret que Mademoiselle Agnès est allé visiter pour le documentaire !
L’héritage au cœur de l’inspiration : chez Balenciaga, Demna Gvasalia a décidé de consacrer ses 5 derniers passages à 5 modèles reproduits (tels quels) à partir des créations de Cristobal Balenciaga datant de 1959. En parallèle, sur sa moquette grise logotisée, il propose une modernisation des archives en revisitant la manière de boutonner son par-dessus, ‘la nouvelle élégance’ selon Salma Hayek.
Mais pour affoler la stratosphère mode, comment faut-il s’y prendre ?
Loïc Prigent & Mademoiselle Agnès nous proposent un focus sur la bulle des défilés hiver 2017. Le binôme plante le décor en commençant par le show Saint Laurent, où Anthony Vaccarello a fait défiler des femmes nues sous la pluie pour nous faire oublier le froid de début mars.
À la première place des défilés les plus envoûtants on retrouve Céline & Fenty Puma by Rihanna, ex æquo ! Phoebe Philo a fait patienter son public pendant plus de 40 minutes avec pour musique d’attente une musique mono-note qui met les spectateurs dans un état second. Selon Loïc Prigent, la Maison Céline a eu l’idée de ‘[nous] prendre la tête, [nous] faire perdre la notion du temps, assister à la confusion des sens’ pour que l’on retienne ces 10 minutes.
Quant à Fenty Puma by Rihanna, rendez-vous dans la bibliothèque Richelieu pour arracher les pages des livres sur une musique entêtante répétant en boucle ‘fuck your rules’ : “c’est l’arrogance, le cul, le cash et l’insolence” !
Parallèlement, on assiste à une crise internationale ! Une inquiétude politique, un anti-trump criant que Mademoiselle Agnès définit comme “mal habillé, mal coiffé, mal maquillé, mal cravaté, mal poli, raciste, sexiste, homophobe, menteur, manipulateur, violent, débile, dangereux” dans le documentaire.
Cela se ressent sur les défilés, en commençant par Louis Vuitton où Nicolas Ghesquière propose une collection sans frontière présentée dans la cour Marly du Louvre (première fois dans un musée) car selon le directeur artistique “tout le monde est l’étranger de tout le monde, [il] trouve intéressant avec Louis Vuitton dont l’idée est le voyage, et dans le voyage il n’y a pas de frontière, c’est l’idée de cette collection”.
Chez Balenciaga, Demna détourne le logo de campagne de Berni Sanders (l’opposant de Trump) sur une large écharpe bleue. Pour le défilé Vêtements, l’invitation n’est autre qu’une carte d’identité; “une joie d’entrer avec des faux papiers”. Sur le podium, c’est “la vraie vie, les vrais gens”.
Mademoiselle Agnès conclut alors avec cette question : “Si la mode ne défend pas la diversité, qui le fera ?”