En à peine quatre ans de carrière, Snoh Aalegra peut se vanter d’avoir collaboré avec les plus grands. Du producteur No I.D. à Logic en passant par Prince, ils sont tous tombés sous son charme. De passage à Paris pour présenter en live son premier album ‘Feels’, nous avons rencontré l’artiste après son concert à La Maroquinerie.
Tu as grandi en Suède. En quoi cela a influencé ta musique ?
L’environnement dans lequel j’ai grandi a eu un vrai impact sur la chanteuse que je suis aujourd’hui. Le climat en Suède est propice à une certaine mélancolie et je m’en sers dans mes chansons. Mais je suis aussi d’origine iranienne, ce qui influence également mon art. J’ai une double culture, et quand j’écris je pense forcement en suédois et farsi, sans compter l’anglais.
À quel moment as-tu commencé à travailler sur l’album Feels ?
J’ai commencé par sortir un EP qui s’appelle ‘Don’t Explain’, et je pensais en proposer un deuxième. Au final, ce second projet s’est transformé en album car j’avais enregistré énormément d’inédits à l’époque. En réalité, je n’ai pas vraiment planifié ce disque. Tout s’est fait très spontanément. Les chansons qui composent ‘Feels’ sont très personnelles. J’y aborde différents sujets, tous très chers à mon cœur. J’aime particulièrement ‘All I Have’ qui est une introduction à mon univers.
Comment se sont passées les collaborations avec Logic, Vince Staples et Vic Mensa ?
En fait, nous travaillons tous respectivement dans le même studio à Los Angeles. Je les ai connu grâce au producteur No I.D.. Tout s’est déroulé de façon naturelle, rien n’a été planifié ou forcé. C’était juste le parfait timing. D’ailleurs Vince Staples, Vic Mensa et moi-même sommes devenus bons amis.
Tu as aussi travaillé avec No I.D. dont tu viens de faire référence…
Il très talentueux, et j’ai appris beaucoup à ses côtés. Il a supervisé tout l’enregistrement de ‘Feels’ en tant que producteur exécutif. C’était donc un honneur pour moi de l’avoir à mes côtés. Nous nous sommes énormément investis sur chaque chanson afin de donner le meilleur de nous-même.
Tu sembles être très fan de ‘Never Say Never’ de Brandy…
Cet album est très important pour moi, d’un point de vue technique et vocal. J’ai vraiment appris à chanter grâce à ce disque. À l’époque je l’écoutais en boucle, et je suis encore une grande fan de Brandy. L’une de mes autres sources d’inspiration est Lauryn Hill. J’adore la manière dont elle compose ses chansons. Mais j’ai aussi d’autres modèles : Michael Jackson, Aretha Franklin, Stevie Wonder, Prince, Whitney Houston… Bref, surtout des artistes un peu old school.
Tu as eu la chance de côtoyer Prince…
Nous nous sommes rencontrés trois ans avant sa disparition. C’est lui qui m’a découvert alors que je n’avais sorti que quelques chansons. Il m’a appelé en me disant qu’il aimait ma voix, et qu’il voulait bosser avec moi. Par la suite il m’a invité à Minneapolis : la ville où il résidait. J’ai eu la chance l’accompagner en tournée également. J’étais d’ailleurs à ses côtés quand il a chanté au Zénith de Paris en 2014. Il était comme un prof et un mentor pour moi. Il était d’ailleurs question que j’assure sa première partie lors de concerts…
Sur scène, tu n’as pas chanté les titres qui t’ont fait connaître en 2014… Pourquoi ?
Je préfère mettre en avant les chansons issues de l’opus ‘Feels’, car c’est le but de cette tournée. Et en réalité les gens me connaissent surtout grâce à l’EP ‘Don’t Explain’. Mais lors de mes prochains concerts, je vais très certainement interpréter mes anciennes chansons.
Quels sont tes projets une fois la tournée terminée ?
Je travaille continuellement sur de nouveaux titres. Mais je ne peux pas en dire plus pour l’instant. J’ai enregistré plusieurs remixes, notamment pour le morceau ‘Out of Your Way’. Ça devrait arriver bientôt, et je serai accompagnée d’un chanteur de R&B américain très talentueux…
Photos : Pierre Pomonti