Vendredi soir, dans l’écrin gothique de la Cathédrale Américaine, Willy Chavarria signe son entrée à la Fashion Week de Paris avec « Tarantula ». Un nom évocateur pour une collection qui tisse un récit personnel et universel à la fois, entre amour, lutte et affirmation identitaire.
Un vestiaire où la romance se fait manifeste
Le créateur mexicano-américain, doublement sacré CFDA Menswear Designer of the Year, injecte dans chaque pièce un fragment de son histoire : ses racines biraciales, sa queerness assumée, et son passé ouvrier dans la vallée de San Joaquin. Blazers brodés de roses, chapeaux western revisités, costumes sculpturaux… Un jeu d’équilibre entre douceur et puissance.
Point d’orgue du défilé, J Balvin fait une apparition électrisante en smoking et nœud papillon, offrant une performance inattendue. Dans les coulisses, sa compagne Valentina Ferrer observe la scène, ajoutant une note intimiste à l’instant.
Un casting brut, reflet d’une mode authentique
Chez Chavarria, la diversité ne se proclame pas, elle se vit. Des hommes de toutes morphologies, des individus non-binaires, des visages captés dans les rues de New York et Paris… Jusqu’à ce pizzaiolo new-yorkais, repéré grâce à une vidéo virale où on le voit préparer une pizza. Un casting comme un manifeste : la mode doit être le reflet du réel.
Dans un jeu de contrastes, Chavarria marie des matières nobles—soie, velours, cachemire—à des volumes sculpturaux. Sa palette, inspirée du baroque, mêle éclats d’or, bleu profond, rouge écarlate et prune, illuminant chaque silhouette d’une intensité presque théâtrale.
Avec Tarantula, Willy Chavarria ne se contente pas de marquer son empreinte sur la scène parisienne. Il transforme le podium en un espace d’expression radicale, où mode et militantisme fusionnent. Son casting, loin des standards figés, célèbre l’authenticité et la singularité, prouvant une fois de plus que la mode, chez lui, est avant tout une affaire de vérité.