Direction Le Roch Hôtel pour une interlude musicale avec Eugénie. Celle qui bouscule les codes établis à coup de covers et de mashups survoltés en a encore beaucoup sous le pied. Timide au premier abord, son discours est précis, millimétré, elle compose ses textes comme des puzzles. Chaque idée devient une phrase, des mots abstraits deviennent des chansons. Seule dans sa chambre, elle s’inspire des toiles de sa mère, artiste-peintre, pour vous faire danser. Comme dirait le groupe Arsenik : ‘c’est une affaire de famille’.
Issue d’une formation classique, le Conservatoire en guise de starting-block, le violon comme seule arme, elle s’élance rapidement sur la piste en solo pour explorer de nouveaux outils : le piano puis GarageBand, une application de création musicale. Elle compose, teste, se construit, écrit, se cherche pour finalement faire la rencontre de Chad Boccara, son manager. Une rencontre hasardeuse un soir d’anniversaire. Une étoile était née.
A 22 ans, elle a encore tout l’avenir devant elle. Sur le programme elle conçoit ses premières compositions et y appose ses mots. D’abord en anglais, une langue dans laquelle elle se sent particulièrement à l’aise, puis en français. Un gage de sincérité m’explique-t-elle.
Une stratégie bien huilée se met en place. Elle propose régulièrement des vidéos d’elle sur Facebook. Zara Larsson, Julien Doré, Rihanna, tous en prennent pour leur grade. Ses covers cartonnent et comptabilisent jusqu’à 200 000 vues pour certaines. La fille timide se dévoile et se met en scène pour combattre ses propres démons.
‘Puis danse’, son premier single, est un ‘hymne personnel’. Un beat entêtant camoufle des paroles fortes de sens, des maux qui l’ont blessée à vif dans sa jeunesse. Comme une thérapie, elle m’explique le sens caché de ses textes. Danser, c’est avant tout pour elle une image, une manière de prendre du recul, d’intérioriser, d’avoir confiance en elle. Eugénie danse dans sa tête, se joue des mots et des sons sans artifice.
Cette artiste issue de la ‘génération playlist’, comme elle aime se décrire, jongle avec les styles. En mode shuffle, elle passe de Maggie Rogers (mon coup de cœur du moment) à Lapsley, de Paradis à Ed Sheeran, sans pour autant se faire influencer. Elle aime mélanger les sonorités avec comme nouvelle arme son pad. Elle décrit sa musique comme de la pop-électro imagée.
Eugénie se découvre une assurance nouvelle devant l’objectif de Quentin Simon. On arpente les recoins de l’hôtel, elle s’amuse du décor qui l’entoure, entre poses désinvoltes et regards profonds, elle vous invite à plonger dans son univers pour une danse. La première ou la dernière ? A vous de voir. Découvrez dès maintenant son single ‘Puis Danse’. L’album arrive bientôt, encore un peu de patience …..