A l’occasion de la sortie de leur premier album ‘Ibeyi’, du lancement de leur tournée mondiale et de leur prochain concert à la Cité de la Musique de Paris le 1 juillet pour le festival Days Off, le groupe Ibeyi a accepté de répondre à mes questions. Découvrez ci-dessous qui se cache derrière ce duo. Prenez aussi le temps de plonger en immersion dans leur univers à travers une playlist exclusive de 10 titres qui les inspirent.
Pierre : Votre premier album est sorti en février, et une longue tournée vient de débuter. Comment vous sentez-vous ?
Ibeyi : On est très heureuses de vivre cette aventure à 100 % ! Fatiguées, mais excitées d’apprendre tous les jours.
Pierre : Pour les lecteurs qui ne vous connaissent pas (il peut y en avoir), comment a commencé l’aventure Ibeyi ?
Naomi : Lisa a commencé à écrire à l’age de 14 ans pour elle, pour se libérer. Vers nos 17 ans on lui a proposé de faire un EP et je lui ai dit ‘tu ne vas quand-même pas enregistrer pas cet EP sans moi’, alors elle m’a acceptée et embarquée avec elle. Voilà comment tout a commencé !
Ensuite il y a eu la rencontre avec Richard Russell et XL notre label, alors tout s’est accéléré, nous avons enregistré très rapidement, le disque est sorti dans la foulée et nous avons commencé à tourner en Europe et en Amérique du Nord.
Pierre : Comment peut-on définir la musique d’Ibeyi ?
Ibeyi : Notre musique est le reflet de toutes nos influences. On fait des “Negro spirituals contemporains” parce qu’on mélange des chansons avec des harmonies vocales, des prières yoruba, des beat de Hip-Hop et de la musique électronique. Difficile de mettre Ibeyi dans une case. Soul, electro-pop, organique, on a tout entendu.
Pierre : Est-ce une force pour vous d’être jumelles ? Vie vs scène ?
Naomi : Etre jumelles est une grande force pour la scène, on sent ce que l’autre veut, on se comprend sans se parler. Le fait que l’on ne soit que toutes les 2 sur scène n’est pas anodin, on a une très forte complicité. Dans la vie de tous les jours c’est beaucoup plus compliqué, on est diamétralement opposées ! Lisa est l’eau et moi la foudre.
Pierre : Vous êtes le premier groupe français à signer chez XL Recordings. Qu’est-ce que ça fait de travailler avec Richard Russell ?
Lisa : La rencontre avec Richard a changé nos vies ! Profond, inoubliable.
Pierre : Quelles influences votre père et la culture Yoruba ont sur votre musique ?
Ibeyi: C’est par notre père que Cuba est devenue notre maison, néanmoins, c’est notre mère qui nous a initiées aux chants Yoruba, on ne la remerciera jamais assez !
Découvrez ci-dessous une playlist de 10 titres qui les inspirent. De Lauryn Hill à Frank Ocean, prenez le temps de plonger en immersion dans leur univers.
Pierre : Vous parlez souvent d’une crainte que vous avez par rapport à la manière dont on peut percevoir votre premier album. Est-ce que vous avez toujours cette peur maintenant que votre album est sorti ?
Ibeyi : Cette crainte s’est dissipée. Les gens on bien compris que le Yoruba fait partie de notre culture familiale et quand nous sommes allées chanter au Bénin, les Yoruba nous ont accueillies les bras ouverts alors la voie était tracée.
Pierre : Maintenant que le décor est planté, pourriez-vous répondre à ces dernières questions ?
Jazz ou Hip-Hop ? Le Hip-Hop n’existerait pas sans le Jazz qui n’existerait pas sans les noirs américains descendants des esclaves africains, comme nous, donc Jazz et Hip Hop.
Nina Simone ou Ella Fitzgerald ? Les deux sont des monuments, des virtuoses, on adore les deux, l’une est sombre, l’autre joyeuse. S’il faut n’en garder qu’une c’est Nina Simone parce qu’elle compose, qu’elle joue du piano et qu’elle nous envoûte.
Marilyn ou Amy winehouse ? Amy Whinehouse. Elle nous manque.
Beatles ou Rolling stones ? Stevie Wonder.
France ou Cuba ? On porte les deux en nous.
Texte ou composition ? La composition vient plus facilement que les textes. Mais une bonne chanson, c’est la rencontre de la mélodie et des mots.
Le bon, la brute ou le truand ? Il faut de tout pour faire un monde.
Mama Lova (Oxmo Puccino) ou Mama’s Pearl (Michael Jackson) ? Mama Lova d’Oxmo Puccino.
Frites ou chocolat ? En Belgique, on se rue sur les deux.
Thé ou café ? Lisa : Thé. Naomi : Café latte.
MPC ou KFC ? MPC.
Festival ou petite salle ? Lisa : Petite salle. Naomi : Festival.
Solo ou duo ? Duo.
Pierre : De nouveaux projets, un nouvel album en prévision ?
Ibeyi : On tourne pendant un an et demi, ensuite quelques vacances méritées puis on travaille sur le nouvel album.
Pierre : Un dernier mot pour vos fans français ?
Ibeyi : Merci ! Sans les gens qui viennent nous voir en concert et qui achètent notre disque, on n’existerait pas. On leur doit d’être là.
Si vous souhaitez en découvrir plus sur Ibeyi et écouter leur album, cliquez simplement ICI. Merci beaucoup à Lisa et à Naomi pour votre temps et vos réponses !