Ce week-end, Prada dévoilait sa collection automne-hiver 2025-2026 masculine à la Fondazione Prada de Milan, dans un décor à la fois industriel et théâtral. Les invitations, placées dans une boîte blanche accompagnée d’un tuyau métallique argenté, annonçaient d’emblée un thème autour de l’industrie et de la mécanique. Derrière des rideaux en plastique, une imposante structure métallique à trois étages se dressait, rappelant un terrain de jeu grandeur nature.
Sous l’impulsion de Miuccia Prada et Raf Simons, les créateurs ont conçu un espace qui fusionne l’esthétique d’un club berlinois avec celle d’un salon chic du XXe siècle. Le sol, recouvert d’un tapis somptueux imaginé par Catherine Martin, et des lumières bleu, rouge et jaune créaient une atmosphère presque cinématographique. Selon les créateurs, ce décor était une « expression de l’instinct », une exploration de la nature humaine et des pulsions primaires qui nourrissent la créativité.
Sur le podium, la collection incarnait cette dualité. Des manteaux oversize à col en fourrure laissaient entrevoir des torses nus, tandis que des tops à motifs champêtres se mariaient avec des mocassins noirs classiques. Les associations audacieuses étaient omniprésentes : pantalons violets éclatants avec trenchs à carreaux, vestes bomber sur des chemises en peau de vache, et des broches florales ornant des blazers stricts. Ces contrastes faisaient écho à l’idée de l’expérimentation de la garde-robe humaine, un défi face à la perfection glacée de l’intelligence artificielle, comme l’ont souligné les créateurs en coulisses.
Avec cette collection, Prada a mis en lumière l’osmose entre chaos et raffinement, offrant une réflexion puissante sur l’instinct et la créativité brute. La présentation, ovationnée par un public conquis, a transformé la Fondazione Prada en une discothèque éphémère et inoubliable, marquant un des moments forts de la Fashion Week masculine de Milan.