Trajectoires Inconnues est un projet photographique intimiste de la vie en confinement. La situation inédite d’isolement a chamboulé nos habitudes et notre rythme de vie. Diane Moyssan dévoile à travers cette série une nouvelle forme de contemplation personnelle développée au cours de cet arrêt mondial : natures mortes, objets de la vie quotidienne qui s’allient à son esprit créatif, jardin des merveilles, jeux d’enfants… Des petits riens alors transformés par son imagination.
Elle retranscrit à travers ses images cette adaptation soudaine face à de nouvelles habitudes de vie. Diane explore une redécouverte du temps par cet équilibre nouveau. En mettant à profit cette période pour documenter son quotidien domestique à la manière d’un détective, et en essayant de répondre à la question suivante : ‘Que se passe t-il chez nous?‘.
La photographie documentaire a révélé des détails du quotidien invisibles habituellement et qui ponctuent pourtant chaque jour de notre vie : le petit-déjeuner et ses morceaux de sucre que l’on empile machinalement, ces fruits inondés de lumière disposés dans un saladier sur un plan de table, ces gouttes d’eau frêles et fragiles qui viennent frapper la vitre lors de l’averse, ces cintres entreposés, alignés et enfermés dans les ténèbres d’une armoire, ces couverts et ces ustensiles sans autre intérêt que leur fonction primaire…
Diane s’émerveille sur l’environnement qui l’entoure et sur son cercle proche, la nature qui se réveille et qui s’endort, les fruits qui flétrissent et vieillissent, les toiles d’araignées fragiles et artistiques qui prolifèrent à l’extérieur, les fleurs changeantes et éphémères… Elle observe changer et évoluer ce qui l’encadre, se transformer, revenir sous d’autres formes ou totalement disparaître. Pendant cette période de retrait, elle a été un témoin proche du perpétuel recommencement du cycle de la vie que la nature nous offre sur notre planète.
Les jours sont d’une infinie longueur. Le temps s’écoule lentement tel un fleuve paresseux dont les multiples méandres à travers la plaine étirent interminablement son voyage vers l’océan. Armée de son objectif Macro, elle se rapproche des détails, sonde ses environs, à la recherche perpétuelle de sujets, d’objets, de saynètes, de situations incongrues, de surprises…
La photographie offre une bouffée d’air frais et la lumière que l’on guette et que l’on aperçoit à travers la vitre nous fait sortir de notre coquille. Elle pense à la lumière dorée rasante d’un coucher de soleil que l’on attend tout au long de la journée et qui révèle enfin l’éclat de notre peau… Elle plonge, grâce à elle, dans l’émerveillement des premières fois.