Avec son survêtement rose flashy et ses sneakers aux pieds, Mabel semble sortir tout droit d’un clip de TLC. Pourtant la chanteuse est bien en phase avec son époque et fait partie de celles qui renouvellent le R&B au féminin. De passage à Paris, nous l’avons rencontrée le temps d’une interview tout en spontanéité. L’occasion pour nous d’évoquer en sa compagnie son parcours, ses inspirations et ses projets pour 2018 et immortaliser ces instants avec Quentin Simon.
Comment tu réagis au succès de ‘Finders Keepers’, qui est un tube en Angleterre ?
Je suis très heureuse. C’est ma chanson préférée et elle me représente à 100%. Elle m’a permise de montrer qui je suis vraiment musicalement. Je fais de la musique depuis que je suis jeune, mais grâce à ce titre j’ai enfin trouvé mon identité. Au début, je ne savais pas trop comment les gens allaient réagir. C’est une chanson très différente de ce que j’ai proposé jusqu’à maintenant. Au final, si ce single est un tel succès, c’est surtout grâce à mes fans.
Cet été tu as dévoilé un court extrait du morceau ‘Fine Line’. À quand la version complète ?
‘Fine Line’ est prêt et devrait sortir en début d’année prochaine. C’est une chanson très fun que j’ai déjà interprété sur scène. D’ailleurs lors des concerts les gens avaient l’air de bien apprécier. Mais pour l’instant je préfère me concentrer sur ‘Finders Keepers‘. Le titre est disponible depuis mars, mais certaines personnes ne la découvrent que maintenant. C’est mon premier single qui marche aussi bien commercialement. Je profite donc pleinement du succès, avant de passer à autre chose.
Que représente pour toi la mixtape ‘Ivy To Roses’ ?
2016 et 2017 ont été pour moi deux années pleines de découvertes et de questionnements. Je me demandais quels sujets je devais aborder à travers ma musique. J’ai beaucoup écrit ces derniers mois. Je voulais que les gens entendent ce sur quoi j’ai bossé durant si longtemps. Cette mixtape est donc une collection de titres que j’affectionne et que je partage avec mes fans.
Et quand est-ce que ton premier album va sortir ?
Je travaille actuellement dessus, et je m’amuse beaucoup en studio d’enregistrement. Je prends mon temps, j’expérimente des choses… mais le disque arrive bientôt. Je ne veux pas attendre trop longtemps non plus, il sortira donc en 2018.
Tes parents sont deux musiciens très connus. Appréhendes-tu les éventuelles comparaisons ?
Quand j’étais plus jeune je ressentais effectivement une certaine pression. J’avais l’impression que j’allais toujours vivre dans leur ombre. Mais avec le temps, je me rends compte que c’est juste un détail. L’important c’est le talent et surtout de travailler dure.
Je fais vraiment la part des choses entre ma vie privée et ma carrière. Musicalement, je ne suis pas liée à mes parents. Je n’ai jamais travaillé avec eux, et ce n’est pas prêt d’arriver. Mais je suis fière de ce qu’ils ont fait. Je ne renie pas mon héritage, je veux simplement que les gens comprennent que je ne suis pas juste une ‘fille de’.
Tu parles souvent de Lauryn Hill dans tes interviews…
C’est l’une de mes principales sources d’inspiration. Son album (The Miseducation) était en avance sur son temps. J’aime la façon dont elle écrit ses chansons. Elle a eu une approche très honnête et n’a pas eu peur de montrer ses failles. De plus, elle a su imposer ses idées, dans un milieu très masculin.
Comment tu t’es retrouvée dans un des clips de Skepta ?
C’est grâce à un directeur artistique que j’ai pu participer à la vidéo. Il a vu mes photos et m’a contacté. À l’époque, je venais d’arriver à Londres et je ne connaissais personne. Du coup, c’était une bonne opportunité pour moi de me faire remarquer. C’était une superbe expérience.
En 2016 tu as assuré la première partie de Years & Years lors de leur tournée…
Grâce à cette tournée j’ai appris beaucoup. Faire la première partie du groupe a été pour moi comme un entraînement, avant de lancer ma propre tournée. Et les membres de Years & Years ont été très cool avec moi.
Ça fait quoi d’être nommée pour deux MOBO Awards ?
C’est incroyable, je suis nommée aux côtés d’artistes incroyables (Jessie Ware, Emeli Sandé…). Pour moi, c’est comme une bénédiction. Avec ces deux nominations, j’ai l’impression que mon travail est reconnu. Ça me donne envie d’aller encore plus loin.
Photos : Quentin Simon