Tendance : l’évolution du tailleur à travers les époques
Porteur de symboles, notamment de la liberté féminine, le tailleur, emprunté au vestiaire masculin, a considérablement évolué. Nous nous intéressons ici à son évolution, du vêtement d’Amazone à celui que l’on porte aujourd’hui.
Le tailleur au 17ème siècle
L’habit d’Amazone se démocratise à cette époque pour permettre aux femmes de monter à cheval. On l’appelle alors ‘hongreline’, une veste agrafée sur le devant et cintrée. On la porte avec une jupe fabriquée dans le même tissu (caractéristique principale du tailleur actuel).
Le tailleur au 18ème siècle
Au 18ème siècle, avant la Révolution, les classes élevées s’inspirent des vêtements des milieux populaires afin de gagner en simplicité et confort. Elles adoptent ainsi la veste et la jupe. Pendant cette période de quête d’égalité, l’ensemble reprend certains codes du vestiaire masculin, à savoir les boutons, les poches, les cols, et même le pantalon. Le tailleur ne s’imposera pourtant dans le vestiaire féminin qu’à la fin du 19ème siècle.
Le tailleur au 19ème siècle
Grâce au développement du féminisme, de l’urbanisation des villes, et de la pratique du sport, entre autres, la mode féminine évolue pour se rendre pratique et fonctionnelle. Le corset est supprimé, la robe est peu à peu laissée de côté pour le tailleur, qui lui se répand fortement à travers l’Europe et dans le reste le monde.
Le tailleur au 20ème siècle
Lors de la seconde guerre mondiale, les femmes prennent la place des hommes partis au front. Elles doivent donc adopter des tenues pratiques, à savoir le tailleur-jupe. Les matières sont simples, les couleurs sombres, et toute forme de fantaisie était alors rejetée.
Dans les années 50, le tailleur devient une source d’inspiration pour les créateurs de mode. Il s’impose comme le vêtement iconique des années folles. Après la guerre, il est symbole de modernité. Poiret, Chanel, Lanvin le reprennent et en font le symbole de l’élégance.
Dior et son ‘New Look’ en font un ensemble devenu classique, le tailleur bar, composé d’une veste à basques très ajustée à la taille (le corset réapparaît) et d’une jupe. Il illustre les évolutions de la symbolique du tailleur, tantôt féministe, tantôt son opposé.
Dans les années 70, le pantalon est réellement démocratisé chez les femmes après les manifestations de mai 68. Saint Laurent s’empare de cette liberté et crée une ligne de tailleurs-pantalons féminins au style androgyne. Les pantalons s’évasent ensuite en bas sous l’influence hippie et disco.
Au cours des années 80 et 90, de nouvelles matières, coupes, couleurs sont adoptées selon les saisons, le rendant moins formel qu’à son habitude, et il devient le symbole du ‘Power dressing’ féminin. Les épaules gagnent en volume pour créer une carrure imposante, et la taille est généralement cintrée.
Dans les années 90, il s’élargit, afin d’adopter une allure décontractée. Il est principalement gris, noir, bleu, à carreaux ou bien à rayures. Les jupes sont plus moulantes, grâce à l’apparition des tissus stretch.
Depuis, le tailleur évolue, reprenant toutes ces tendances, en partant toujours des principes de base : il doit être composé de deux pièces, une veste et une jupe ou pantalon, réalisées dans la même matière, de même couleur.